18/08/2023

Combien de jours d'arrêt de travail pour une coloscopie ? Quelles précautions prendre ?

La coloscopie est un examen effectué sous recommandation d'un médecin traitant. Cet examen est effectué par un gastro-entérologue dans un cabinet dédié à cet effet ou à l'hôpital. Pour le bon déroulement de la coloscopie, il faut se préparer avant le jour de l'intervention et dans les heures qui précèdent l'intervention. Après la coloscopie, le médecin donne des instructions sur la reprise normale des activités intestinales. Si vous devez faire une coloscopie, cet article vous renseigne sur les essentiels.

Imagerie par caméra miniature : la coloscopie

La coloscopie est un examen médical qui consiste à introduire un tube souple appelé endoscope à travers les intestins dans le but d'observer d'éventuelles anomalies. L'endoscope est muni à son extrémité d'une source lumineuse et d'une mini-caméra.

L'endoscope s'insère par l'anus, traverse le gros intestin, passe par l'intestin grêle et peut en atteindre l'extrémité finale. La traversée de la caméra miniature permet d'examiner les parois des intestins pour attester la présence de polypes ou de tumeurs. L'endoscopie peut aussi faire l'objet d'une chirurgie visant le retrait des polypes ou la réalisation d'une biopsie.

La coloscopie est effectuée sous anesthésie générale et nécessite une préparation de quelques jours avant l'intervention. Le déroulement de l'opération est mené par un gastro-entérologue. Le praticien utilise le même endoscope à chaque intervention. Par contre, le matériel est désinfecté après et avant chaque endoscopie. Toujours pour éviter d'éventuelles transmissions d'infections, les outils comme la pince à biopsie ou le bistouri peuvent faire l'objet de matériels à usage unique.

Le médecin dicte les précautions à prendre suite à l'intervention. Sur les personnes les plus fragiles, des mesures d'accompagnement spécifiques sont nécessaires afin d'améliorer l'expérience patient. Quel que soit le cas, le médecin peut recommander quelques jours d'arrêt de travail à son patient après l'intervention afin d'éviter d'éventuelles complications.

Pourquoi et quand faire cet examen ?

La réalisation d'une coloscopie est nécessaire en cas de symptômes digestifs. Ces symptômes pourraient cacher un cancer du côlon, la maladie de Crohn, de la rectocolite hémorragique, des polypes, ou d'autres pathologies du côlon. La coloscopie est une référence pour le diagnostic de ces pathologies ; notamment pour diagnostiquer un cancer en sa qualité de technique d'imagerie très rapprochée.

Les patients ne sont envoyés à un examen de coloscopie qu'après l'aval de leur médecin traitant. Ceci est très important sachant que certains patients sont en cours de traitement pour les symptômes à diagnostiquer ou pour d'autres pathologies. Le médecin évalue les paramètres pour ajuster la prise des médicaments en fonction de l'état du patient avant de décider du moment opportun pour l'examen.

La réalisation d'une coloscopie est aussi nécessaire pour le prélèvement d'un fragment de tissu intestinal, l'ablation de polypes, ou pour la chirurgie de l'intérieur d'une partie de l'intestin. Le cas d'un examen de coloscopie axé sur la chirurgie est un acte médical réunissant toutes les conditions de compétences. On s'assure de bien comprendre les recommandations de son médecin avant l'intervention.

Le déroulement et la durée de l'examen

La réalisation de la coloscopie dure 30 minutes à 45 minutes et se fait dans le cadre d'une chirurgie ambulatoire, c'est-à-dire sous motif d'une hospitalisation de quelques heures. Le patient est tenu d'arriver à la clinique ou dans le centre hospitalier tôt le matin le jour de l'examen. Si l'intervention est prévue à 10 h du matin par exemple, le patient doit se rendre sur place dès 7 h. Attention, le patient arrive à jeun sur les lieux.

Avant l'examen en soi, le patient est conduit dans une chambre pour se préparer. Il revêt l'habit opératoire et on le conduit ensuite au bloc. L'anesthésiste surveille les paramètres vitaux du patient et fait aussitôt son travail. Le gastro-entérologue prend le relais et commence par déplisser les parois de l'intestin du patient en y insufflant de l'air ou du CO2. Il introduit ensuite l'endoscope par l'anus du patient et commence l'examen en soi.

Au cours de l'examen, le praticien réalise les prélèvements nécessaires, la chirurgie ou encore des soins spécifiques. Il peut également uniquement faire l'observation de l'intérieur d'une partie de l'intestin. Une fois l'examen terminé, l'endoscope est retiré et l'air est évacué des intestins du patient. Ce dernier est ensuite conduit en salle de réveil et ses paramètres vitaux sont surveillés.

Une fois réveillé, le patient revient dans sa chambre pour reprendre des forces. Quelques heures suffisent pour qu'il regagne l'usage de ses membres inférieurs et supérieurs. En parallèle, le médecin fait un compte rendu du déroulement de l'examen et informe le patient des précautions à prendre.

Quand est-ce que le médecin annonce le résultat ?

Le résultat d'une coloscopie est obtenu quelques jours après l'examen. Le gastro-entérologue étudie les images avec minutie avant de se prononcer. Il est aussi tenu de lire le résultat d'analyse des tissus ou tumeurs prélevés au cours de l'examen pour compléter son interprétation.

L'historique médical du patient (paramètres vitaux, précédentes consultations) est aussi pris en compte dans l'interprétation. Le gastro-entérologue et le médecin traitant peuvent travailler ensemble dans l'interprétation des résultats afin d'anticiper au plus vite les risques de complication et afin de prodiguer d'éventuels traitements au patient.

Les résultats sont communiqués par courriel si le patient ne peut se déplacer. Une version physique de l'interprétation est mise à disposition si besoin.

Comment bien se préparer pour une coloscopie ?

La coloscopie est un examen relativement lourd. Une préparation tant mentale que physique est nécessaire avant l'intervention. La mise en condition mentale allège la pression et le stress pour mieux apprêter le corps. Quant à la préparation physique, elle vise notamment au nettoyage des intestins avec des produits et une alimentation adéquats.

On se prépare mentalement une ou deux semaines avant sa coloscopie pour se retrouver dans les meilleures conditions le jour de l'intervention. C'est notamment nécessaire pour les patients les plus anxieux. En ce qui concerne la préparation physique, voici ce qu'il faut savoir :

Le régime à suivre avant l'examen

Dans les 10, 7 ou 4 jours avant l'intervention, le médecin recommande un ajustement ou un arrêt de certains traitements médicamenteux dont le fer, et les compléments alimentaires à base de fruits et légumes. Sept jours avant l'examen, le patient ne peut plus consommer de baies, de noix, et de maïs soufflé.

Le nettoyage accru des intestins prend quatre jours. Pendant les trois premiers jours, le patient ne consomme que des repas sans fibres, et sans résidus. Voici une liste non exhaustive des aliments à consommer :

Viande et poisson maigre
Les œufs dans tous les modes de cuisson
Les céréales non complètes et les dérivés sauf le pain
Du bouillon de légumes sans les légumes
Le sucre, le miel et la gelée.

Il est interdit de consommer des épices, des aliments excessivement gras (la graisse est à réduire au maximum), et des fruits.

La veille de la coloscopie, le patient ne consomme plus que du liquide clair. Il peut prendre des boissons gazeuses claires, des boissons énergétiques, de l'eau, du thé, de la soupe claire, et toute sorte de liquide non colorée. L'eau de coco est une excellente source de nutriments à privilégier pendant cette journée de régime strictement hydrique.

Le médecin prescrit une solution de préparation intestinale pour purger correctement le patient la veille de l'intervention. Les doses prescrites sont évaluées en fonction des conditions physiques du patient. Il est impératif de respecter scrupuleusement ces doses pour éviter les complications.

La préparation le jour de la coloscopie

Le jour de l'intervention, le patient est à jeun. Il ne mange plus et ne boit plus en attendant son examen. Ses paramètres vitaux sont surveillés de près pour ajuster le moment de l'intervention aux meilleures conditions.

Cette dernière étape est souvent la plus difficile pour les patients. L'accompagnement des proches autorisés à rester dans la chambre est vivement recommandé.

Certains hôpitaux et cliniques autorisent, voire recommandent, aux patients d'occuper leur chambre de soins dès la veille de l'intervention. Cette solution est la meilleure pour mieux accompagner le patient dans cette étape du jeûn complet. C'est également une bonne idée pour les patients les plus anxieux. Faire ses marques un jour avant l'intervention est une bonne préparation mentale pour alléger les états anxieux.

Puis-je boire de l'eau avant une coloscopie ?

Il est formellement interdit de boire avant une coloscopie. L'hydratation peut stimuler la production des sucs gastriques, ce qui va entraîner un éventuel remplissage des intestins. La présence du liquide dans les intestins compromet la netteté des images en plus de gêner la progression de l'endoscope.

Est-il possible de fumer avant l'intervention ?

Il est également interdit de fumer le jour de l'intervention. Le tabac est un excitant et pourrait accroître la sensibilité des parois intestines. Même si la coloscopie est réalisée sous anesthésie générale, il est préférable d'éviter de fumer. Ensuite, le tabac stimule la production du suc gastrique, ce qui risque de compromettre les efforts réalisés lors des étapes du nettoyage des intestins.

Combien de temps dure l'anesthesie pour une coloscopie ?

Le patient est totalement désensibilisé le temps de l'intervention pour faciliter le passage de l'endoscope. Aucune douleur n'est ressentie et le gastro-entérologue peur travailler en toute quiétude. La désensibilisation des intestins persiste quelques heures après l'intervention et préserve le patient de subites douleurs abdominales.

Les réflexes du patient peuvent rester altérés pendant 24 heures. Il lui est interdit de conduire pendant ce laps de temps. D'ailleurs, à la sortie de l'hôpital ou de la clinique, le patient est raccompagné à son domicile par un proche.

Quel repos après une coloscopie ?

Dans les heures qui suivent la coloscopie, jusqu'à l'heure du coucher, le patient n'est pas obligé de rester au lit. Par contre, il lui est conseillé de prendre congé et se reposer. Le repos est nécessaire pour réduire les possibles effets traumatiques de la coloscopie.

Rappelons que la reprise d'une alimentation normale se fait graduellement dans les heures qui suivent l'intervention. Il faut aussi noter que le patient peut ressentir des inconforts après la coloscopie. Pour une meilleure réadaptation suite à l'intervention, il est préférable de rester au calme chez soi et de ne reprendre les activités habituelles que le lendemain.

Quels effets secondaires après une coloscopie ?

Il est possible de ressentir des irritations et des douleurs au niveau des intestins après une coloscopie. Le médecin devrait prescrire des antalgiques si les douleurs deviennent insupportables. D'ailleurs, des douleurs inhabituelles indiquent la nécessité d'un contrôle post-intervention ou postopératoire dans les délais les plus brefs. Le ballonnement est un autre effet secondaire de la coloscopie.